Huis clos [Terminé]

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Hidéaki marchait dans un long couloir qui semblait ne pas avoir de fin. Le couvre-feu approchait et il ne devrait pas tarder à rejoindre sa chambre. Mais le problème était là : il était complètement perdu. Cela ne faisait pas longtemps qu'il était arrivé, et, par curiosité et pour être un peu seul, il avait commencé à se promener, au hasard, sans se rendre compte de l'heure et avait appris, à se dépens, que le bâtimnt était plus grand que celui d'un bâtiment classique.

A vrai dire, il était peu habitué à tout ça. En bas, tout était différent, on n'apprenait pas dans des écoles, on apprenait avec des pofesseurs particuliers. Et puis on faisait ce que l'on voulait. On travaillait pour soi, non pas par obligation ce qui démotivait parfois certains démons, mais qui formait surtout les autre pour la "vie" et qui leur donnait de la volonté. Si on l'avait obligé dès son plus jeune âge à faire cela, il aurait sûrement refusé.

Il marchait donc au hasard, cherchant en vain un autre couloir, mais celui-ci semblait si long qu'Hidéaki eut presque envie de faire demi-tour. Il y avait plusieurs salles sur les côtés que le démon n'avait jamais vues et dont il ignorait l'utilité. De toute façon, il n'y aurait personne pour le renseigner par ici.

Il soupira...

*Et merde...*

C'était d'une stupidité. Franchement, est-ce qu'on avait idée de se perdre en se baladant dans un bâtiment ? Surtout qu'il avait plutôt un bon sens de l'orientation d'habitude, ce n'était pas trop ça qui lui faisait défaut. Mais là... Il ne savait pas du tout, du tout, où il se trouvait. D'autant que le soir commençait à tomber et que s'il ne se dépêchait pas un peu, les lumières allaient s'éteindre et il serait dans la merde.

En plus, il n'y avait pas un chat dans ces couloirs! C'était désaffecté ou quoi ? Pourtant, ils étaient propres et tout. Non, c'était surtout que le couvre-feu n'était pas loin et que personne n'était assez fou pour s'aventurer ailleurs que près de leurs dortoirs à ces moments là. Shin soupira.

Et puis son soupir sembla rencontrer un écho. Interloqué, il leva la tête.

LA !!!! Il y avait quelqu'un !!! Et quelqu'un qu'il connaissait, en plus.

- Nakamura !

Mais oui, Nakamura savait sans doute où ils se trouvaient, et ils pourraient sortir de là !! Il arriva à côté de lui.

- J'ai besoin de ton aide, je me suis perdu... Tu sais par où on sort?

Tout irait bien, maintenant, Nakamura lui indiquerait la sortie et ils rentreraient dans leur chambre en rigolant de la bêtise de Shin.
N'empêche, qu'est-ce qu'il foutait là, Nakamura ? Il s'était perdu aussi ?

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Alors qu'il continuait de marcher, espérant retomber sur ses pas et retrouver la porte par laquelle il était entré - après tout, si le couloir ne finissait pas, peut-être qu'il tournait en rond - il entendit un soupir. Ca résonnait en plus? Y avait absolument rien dans ce couloir paumé?

Et puis il sursauta. Qui est-ce qui... Sagaya? C'était bien sa voix pourtant. Il se retourna, un peut interloqué de trouver quelqu'un ici. Il espérait que celui-ci pourrait lui indiquer le chemin, mais fut vite détrompé. Shin ne savait pas non plus où aller...

Un peu gêné d'être pris en flagrant délit, il répondit:

- Je suis perdu aussi, quelle idée j'ai eue de me promener dans le bâtiment seul à cette heure...

Il passait pour un idiot... Sagaya ne s'était sûrement pas perdu pour une raison aussi idiote. Il n'y avait que lui pour faire ça... Quel idiot, mais quel idiot...

Shin fut surpris de la réponse de Nakamura.

- Ah, dit-il, mi-gêné, mi-amusé, alors je ne suis pas le seul à me balader tard le soir dans le couloirs jusqu'à me perdre...

Il lui adressa un sourire amusé, puis regarda autour de lui, les sourcils à nouveau froncés.

- Bon, dans tous les cas, je ne sais absolument pas où on est. Et les lumières vont bientôt s'éteindre.

Il s'avança vers un autre couloir sans regarder si Nakamura le suivait, et tomba sur une porte au fond du couloir qu'il parcourait.

- Ah! C'est peut-être là ! Je vais aller voir...

Il ouvrit la porte, mais c'était sombre et il ne voyait pas s'il s'agissait d'un autre couloir ou d'une pièce. C'était vraiment embêtant. Et puis, il n'y avait pas de la lumière, quelque part par ici? Il tourna un peu autour de lui mais ne repéra pas d'interrupteur.

- Nakamura, tu ne verrais pas un interrupteur par hasard?

Puis il réalisa qu'il ne savait même pas si Nakamura l'avait suivi ou pas, et se retourna vers la porte ouverte.

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Hidéaki, de même que Sagaya, fut surpris de voir qu'il n'était pas seul à faire ce genre de conneries. Il passaient pour deux idiots alors, c'était déjà ça... Enfin, si ça avait pu se passer autrement, et qu'ils avaient pu trouver une sortie, ç'aurait quand même été mieux... C'est à ce moment qu'une porte apparut, juste au fond du couloir dans lequel il marchait depuis pas mal de temps.

Enthousiaste, Sagaya décida d'aller voir et l'atteignit plus vite que le démon, ouvrant la porte et découvrant une pièce sombre.
Hidéaki le rejoignit et entra pour l'aider à trouver un interrupteur, ne se rendant pas compte que sa ceinture s'était coincée dans la poignée. A peine avait-il fait deux pas que.

Blam.

La porte s'était refermée. Sans perdre son sang froid, Hidéaki attrapa la poignée et essaya d'ouvrir... En vain.

- Merde!

Il força un peu. Rien. Ils étaient donc perdus et coincés dans une pièce étroite et sombre. d'aileurs, il n'y avait pas grand chose là-dedans, cela ne ressemblait pas vraiment au placard à balais qu'il y avait dasn les films humains.

Et la porte venait de se refermer, et visiblement, Nakamura n'arrivait plus à l'ouvrir.

- ... Ca doit être le couvre-feu, les portes sont verrouillées après....

Et ça voulait dire qu'ils étaient coincés. Shit. Pourquoi il fallait toujours qu'il lui arrive des trucs comme ça ? Et puis, pourquoi Nakamura avait refermé la porte, d'abord ? Il aurait pu la laisser ouverte, non ? Et puis, il n'y avait ni fenêtre ici, ni rien, que dalle. Le pur noir, total. Heureusement qu'il n'était pas claustrophobe, c'était déjà ça.

- Il aurait fallu laisser la porte ouverte.

Il ne le voulait pas vraiment, mais son ton était un peu froid. Bon, soit, c'était lui qui avait exploré la pièce qu'il pensait être la sortie, mais c'était Nakamura qui avait fermé la porte, et en plus, il n'y avait pas de lumière. C'était quoi, d'abord ? Un placard ? Mais y'avait rien, ici.
Il tâtonna sur les murs pour trouver un interrupteur, mais c'était peine perdue. Il y avait juste une fenêtre haut dans le mur (bien trop haute pour qu'on puisse l'atteindre) qui laissait passer un rai de la lumière de la lune. Rien qui permettait d'y voir très clair.

*Tain ! Fait chier.*

Avec humeur, Shin se laissa glisser contre un mur et s'assit comme un yankee, coudes sur les genoux, sourcils froncés.

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La porte était définitivement fermée, et ce n'était pas faute d'avoir essayé. Hidéaki savait encore ouvrir une porte. Ils se retrouvaient donc coincés, dans une pièce minuscule - du moins du goût du démon - et noire. Enfin, presque entièrement sombre, il n'y avait qu'un espèce de rayon de lune qui filtrait à travers une vitre pas très propre et qui, donc, n'était pas d'une grande utilité.

Il allait s'excuser d'avoir fermé la porte par mégarde, quand Sagaya fit une remarque d'un ton plutôt énervé, comme si tout était de sa faute.

- Si tu crois que j'ai fait exprès... Et puis c'est toi qui t'es précipité au fond du couloir, pas la peine de rejeter la faute.

Ok, ils étaient tous deux "coupables", et c'était pas une raison de s'énerver, mais c'était quand embêtant. Si il s'était tenu tranquille, Hidéaki n'aurait pas eut à l'aider pour trouver un interrupteur qui n'existait pas.
Et puis d'abord, quelle idiotie de ne pas mettre de lumière dans certaines pièces, à croire que ce tour leur était réservé. Décidément, il y avait des failles dans ce grand établissement.

Et maintenant ils faisaient quoi? Ils n'allaient pas attendre que quelqu'un vienne leur ouvrir! Car cela n'arriverait probablement jamais. Mais la porte était verrouillée, et ne se déverrouillerai probablement qu'au matin, et encore, rien n'était sûr.
Il soupira.

Nakamura lui répondit vertement qu'il n'était pas le seul en cause et Shin se sentit aussitôt mal.

- C'est vrai, je suis désolé. Excuse-moi, je ne voulais pas m'énerver.

C'était même sûrement plus de sa faute à lui que de celle de son infortuné compagnon de cellule.

En soupirant, il leva la tête vers le rayon de lune qui se glissait pas l'interstice. Ca donnait une lueur lugubre à la pièce. Shin adorait les histoires de fantômes, en temps normal, mais là, il était fatigué, il avait mal à la tête, et en plus, il faisait vachement froid, dans cette pièce. C'était sûrement un débarras qui n'était pas chauffé comme le reste de l'établissement. Et dire que, pensant rentrer sous peu au dortoir, il s'était baladé avec juste un tee shirt sur lui. Il commençait à le regretter sincèrement.

- Tu crois qu'ils vont remarquer notre absence et venir nous chercher?

Même si c'était le cas, par quel heureux hasard penseraient-ils à venir chercher ici, dans cette pièce ? Non, il ne fallait pas se faire d'illusions. Ils ne pourraient sortir que le lendemain matin, à sept heures, lorsque les portes se déverrouilleraient. C'était évident...

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Après avoir répondu à Sagaya sur un ton qui était loin d'être amical, Hidéaki s'en voulut, notamment à cause des excuses que son camarade formula.

- C'est bon, essaye pas de me faire culpabiliser...

Il était beau le démon! Enfin, ce n'était pas des excuses, mais dans la bouche d'Hidéaki, cela sonnait tout comme. Il n'aimait pas s'excuser et en avait encore moin l'habitude, alors il trouvait un substitut.
D'après ce qu'il voyait - et il distinguait la silhouette de son camarade - Shin semblait fatigué et très peu à l'aise. De plus, il était en tee-shirt et il ne faisait pas chaud, le démon lui, avait pris une veste et, bien qu'il sente la fraicheur du lieu, n'avait pas froid. Curieusement, il eut envie de la donner à Shin pour qu'il se réchauffe. Il était mignon, certes, mais pas de précipitations, il y avait pas mal de chances pour qu'il ne soit pas gay.

Et puis Sagaya s'inquiéta de savoir si on allait les trouver.

- Désolé de te décevoir... mais j'en doute.

A ce stade, autant ne pas se faire d'illusions, cela valait mieux que de penser que l'on viendrait les chercher.
Maintenant qu'il réfléchissait... Hidéaki avait.... le coeur qui battait étrangement vite...

Shin sourit quand Nakamura lui répondit. Le faire culpabiliser ? Enfin, à son avis, c'était plutôt sa première phrase qui était censée produire cet effet, pas ses excuses. Mais ça n'avait pas d'importance.

Nakamura lui répondit sur un ton clairement désabusé qu'il pensait que personne ne viendrait, et Shin partageait son avis.

- C'est bien ce que je me disais. Eh ben, on dirait qu'on va passer une nuit en tête à tête.

Ce ne fut que lorsqu'il eut terminé sa phrase qu'il se rendit compte de tous les sous-entendus qu'elle impliquait, et il rougit légèrement, mais heureusement, dans le noir, ça ne se voyait pas. C'était un des avantages de cette foutue pénombre...

Enfin, cette pensée s'évanouit rapidement, parce qu'il avait trop froid pour pouvoir vraiment penser à autre chose.

- Fait froid...

Il se releva pour se donner un peu chaud, mais ce qui devait arriver arriva: dans la petite pièce, il trébucha contre les pieds de Nakamura et s'étala de tout son long.... sur son camarade.

- Merde, bafouilla Shin en se relevant aussitôt. Je suis désolé!

Encore une fois, heureusement qu'il faisait noir....

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Sagaya parur légèrement étonné de sa réponse, et puis il relativisa les choses en disant qu'ils passeraient une nuit... en tête à tête. C'est vrai que c'était un peu ça, on aurait dit le scénario d'un film. Enfin, il ne devait probablement pas penser à la même chose que lui puisqu'il n'eut pas l'air de prêter attention à sa phrase et continua sur le fait qu'il faisait froid.
C'était quoi ça? Un signe pour qu'il lui file sa veste? Il hésita et puis, finalement, ne le fit pas. La réalité n'était pas un film, loin de là.

Et puis, comme si ça ne suffisait pas et que Dieu - ou Satan - voulait qu'il se passe quelque chose, le jeune homme se releva et, évidemment, au vu de la pièce, trébucha et tomba sur Hidéaki qui le rattrapa avant qu'il ne s'étale de tout son long.

- T'inquiètes pas.

C'était tout ce qui lui était venu à l'esprit, et de toute façon, il n'y avait pas beaucoup de choix. Rapidement il enleva sa veste et la tendit à son camarade.

- Tiens.

Il lui mit rapidement sur les épaules, ne voulant pas non plus passer pour un gay en chasse avant de se rendre compte que... dans cette position il tenait littéralement Shin dans ses bras et...

- Pardon, dit-il un peu gêné sans pourtant changer de position.

Décidément...

Nakamura ne parut pas lui en vouloir pour le fait qu'il se soit gaufré sur lui, et il lui donna même sa veste. Il était.... très, vraiment très proche...

- Euh, merci, mais tu vas pas avoir froid, toi ?

Il regretta d'avoir dit qu'il avait froid. Il ne voulait pas que les autres soient embêtés pour lui...

- Tiens, garde ta veste. C'est moi qui étais trop idiot pour oublier d'en prendre une.

C'était vrai, quoi, Nakamura n'avait pas besoin de payer pour ses bêtises. A la place, il s'assit contre lui, et dit:

- Etre près de toi, ça suffira à me tenir chaud.

Oh, merde, il venait encore de sortir une phrase super tendancieuse.... Il sentit ses joues s'enflammer. Quel imbécile il était, la vache... Et puis, il se sentait brusquement nerveux, d'un coup ...

La fatigue, sans doute...

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Gêné à son tour, Shin lui rendit sa veste et lui dit que sa seule présence suffirait à le réchauffer... Hidéaki ne savait pas trop comment prendre ça. Shin avait l'air d'avoir laissé cette phrase s'échapper.

- C'est bon, prends-la si tu as froid, moi je suis plutôt réchauffé.

Et ce pour deux bonne raisons. Il était enfermé dans une pièce avec Sagaya et c'était un démon. Il lui donna à nouveau sa veste, ressentant petit à petit le froid... En fait, il ne faisait pas chaud, il fallait bien l'admettre, mais bon, tant pis.

Il s'assit à son tour à côté de son camarade. Si on lui avait dit qu'ils allaient se retrouver dans cette position un jour, il ne l'aurait pas cru. Difficile en même temps, c'était pas tous les jours que l'on se retrouvait coincé avec un garçon dans une pièce étroite et froide, sans moyen de sortir.

- ... Je peux t'appeler Shin?

Après tout, même si ils ne se connaissaient pas depuis longtemps, c'était plus sympa de s'appeler par son prénom.
Il fouilla dans la poche arrière de son jean et en tira un zippo argenté. Il l'alluma et joua avec la flamme. Ce n'était pas ça qui allait les réchauffer mais ils avaient au moins une toute petite source de lumière. D'ailleurs, il restait peu de liquide à l'intérieur et cette faible lumière ne tarderait pas à s'éteindre... Encore quelque chose de raté...

Nakamura lui proposa à nouveau sa veste, disant qu'il s'était réchauffé, et Shin hésita, puis la prit.

- Merci, c'est sympa...

Mais malgré la veste, il ne s'éloigna pas de Nakamura. Pourquoi faire, après tout? Cette pièce était si petite que même s'ils se trouvaient chacun aux deux murs opposés, ils parviendraient encore à se toucher en écartant les bras.

Perdu dans ses pensées, il sursauta quand Nakamura lui demanda s'il pouvait l'appeler Shin.

- Ah, euh .... Oui, bien sûr. Pas de problème.

Il aurait dû lui demander tout de suite s'il pouvait l'appeler Hideaki, mais un subit accès de timidité lui fit garder le silence, ce qu'il ne tarda pas à regretter. A regretter tellement, d'ailleurs, qu'il posa tout de même la question, plusieurs minutes après, quitte à passer pour un crétin.

- Euh....

Il avait du mal, ça lui paraissait tellement familier, d'un coup, qu'il en sentit ses entrailles se nouer.

- Et moi, je t'appelle Hideaki, ok ?

Il fut surpris de voir qu'il avait pris un ton assuré pour dire ça. On aurait vraiment dit, à l'entendre, qu'il était calme et serein, ce qu'il n'était pas du tout, loin de là. Mais enfin, tant mieux, après tout.
Puis Nakamura prit un zippo et alluma une flamme, qui éclairait son visage de façon blafarde.

- Ca va, t'as pas froid, t'es sûr ?

Il ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter.

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Finalement, Shin prit sa veste et la mit. Puis, après quelques secondes et quelques hésitations, il lui demanda si il pouvait, lui-même l'appeler par son prénom. Hidéaki l'avait prévu - enfin, c'était logique - mais il ne s'était pas vraiment rendu compte de ce que cela faisait. En fait c'était... Enfin, il ne se connaissait pas de puis longtemps, peut-être avait-il précipité les choses, mais la voix de son camarade avait l'air plutôt assurée ce qui rassura le démon.

Une fois qu'il eut allumé son zippo, Shin - qu'il pouvait don appeler ainsi - lui demanda, avec un air plus ou moins inquiet, si il n'avait pas froid.
En fait si, il avait froid, mais il n'allait pas reprendre sa veste. Et puis ce n'était pas lui qui allait être malade - d'ailleurs, il ne l'avait jamais été - donc il valait mieux que Shin en profite. Il n'était pas à sa près.

Voulant répondre, il tourna la tête, plus par réflexe que par volonté et oublié totalement qu'ils étaient assis tout près, l'un à côté de l'autre.

- Oui, c'est bon.

Leurs lèvres n'éaient qu'à quelques centimètres, Hidéaki sentait même le souffle de son camarade et, ne pouvat résister l'embrassa furtivement puis détouna la tête.

- Euh... Je... désolé! Je ne voulais pas... enfin...

Si, il l'avait voulu mais... Que dire après ça, l'autre allait le prendre pour un gay en manque. Ce n'était pas son intention, et puis, ils étaient proches et...

Hideaki répondit que c'était ok, sauf que ce que Shin n'avait pas prévu, c'est qu'il se tournerait vers lui pour répondre ça, et que, ben.... ils seraient si proches.

*Oh, merde.*

L'instant d'après, il sentait les lèvres de Hideaki effleurer les siennes, et... Oui, c'était peu de dire que son coeur venait de faire un triple looping. Oh la la. Il venait de faire quoi, là ?????

- Hideaki, murmura-t-il, hébété, mais ce qu'il n'avait encore pas prévu, c'est que ça sonnerait de façon si sensuelle, surtout en utilisant le prénom de son camarade, et il sentit à nouveau son coeur se contracter.

*...... God.....*

Il ne savait pas trop ce qu'il devait faire.... son esprit était dans le brouillard... la seule chose qui était claire, en fait, c'est que Hideaki venait de l'embrasser et que... non... il n'avait pas détesté, c'était certain...

Pas du tout, même... Et il avait même... plutôt envie de recommencer.

Alors doucement, il se pencha et effleura à nouveau les lèvres que les siennes venaient de rencontrer, et... son coeur se serra pour la troisième fois, et il se recula lentement, sans trop savoir quoi faire.

*...................*

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Complètement déboussolé d'avoir agit de la sorte, Hidéaki ne savait plus trop quoi faire, ni quoi penser. A vrai dire, il se souciait surtout de savoir ce que Shin en pensait. Enfin, il ne fallait pas chercher bien loin pour trouver la réponse....
Maintenant il était déboussolé et démoralisé... Quelle idée aussi! Il était trop bête...

Et le "Hidéaki" ne le rassura pas. Sans prêter attention au ton que son camarade avait pris, il continuait à ruminer sur ce qu'il avait fait et son ego se retrouvait confronté à son coeur. Vraiment, il n'aurait pas du et puis...

Il venait de l'embrasser à son tour!? Il avait failli avoir une attaque... Il... il ne comprenait plus rien.
Shin avait beau se reculer petit à petit, ils étaient encore proches. Si il l'avait embrassé, c'était que ça ne lu posait pas de problèmes alors... Donc, il voulait bien que... qu'ils s'embrassent?

Jamais son cerveau n'avait tourné aussi vite... Et puis, comme ils étaient proches, il l'embrassa à nouveau, effleurant son menton de ses doigts, et cette fois, ne se reculant pas comme si il avait tué quelqu'un.

Et puis il se recula légèrement à nouveau et regarda Shin dans les yeux, attendant sa réaction..

Oh la la, le tout prenait un tour qu'il n'aurait jamais cru possible... L'ambiance s'était subitement modifiée, la pièce semblait plus petite, beaucoup plus chaude (ou peut-être que c'était dû à la chaleur qui émanait de ses joues?) et il avait même l'impression que ses contours devenaient flous.

Il sentit une étrange anxiété lui serrer le cœur ; c'était évident que Hideaki avait fait ça sur un coup de tête, peut-être même une blague, et lui, comme un idiot, il venait de prendre cette blague au sérieux et de l'embrasser à nouveau et... Hideaki, qu'est-ce qu'il allait dire ?

... Shin crut rêver quand il sentit à nouveau les lèvres de son camarade contre les siennes. Alors.... c'était donc ça, sa réponse...

Et puis, c'était bizarre, à quoi ça rimait, tout ça? Est-ce que ça avait une signification ou bien est-ce que c'était juste comme ça, un simple moyen de passer le temps ? Puisqu'ils étaient tous les deux enfermés dans cette pièce, peut-être que lorsqu'ils sortiraient, rien de tout ça ne se serait passé... Ce n'était pas que ça dérangeait Shin, mais... il se sentit un peu triste à l'idée.

- Hideaki, je...

Il ne savait pas trop comment le formuler, parce qu'il avait peur de passer pour un idiot qui attachait de l'importance aux sentiments, mais... c'était important pour lui.

- Euh ... tu...

Argh, c'était franchement trop dur.

- Euh... c.. c'était juste pour passer le temps ou... euh ... ?

Il avait peur de mettre Hideaki en colère aussi, et il se sentit nerveux.

*J'aurais pas dû dire ça...*

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Hidéaki attendait la réponse de son camarade quand celui-ci prit un air dépité et triste... C'était trop mignon, le démon ne savait plus quoi faire... Il était nerveux, et ça ne lui était jamais arrivé... Enfin, peut-être une fois ou deux mais là... Cela devait faire deux secondes sans que rien ne se passe et il avait pourtant l'impression qu'il attendait depuis une éternité... Quel suplice... Au moins si il ne voulait pas l'embrasser, qu'il lui dise, il serait fixé!

Et puis enfin... enfin, il prit la parole! Il semblait étrangement hésitant et finit par lui demander si... c'était pour passer le temps!? Bon, certes, certes, c'était un démon, mais... c'était un "gentil" démon....

Il continua à fixer Shin, et puis se détourna, essayant de garder une contenance arès ce qu'i venait de lui dire. Après tout, peut-être qu'il voyait ça comme ça...

- J'aurais préféré que tu voies ça sous un autre angle...

Eh non, il n'était pas du genre à embrasser les gens pour rien, d'ailleurs il avait échappé à une ou deux belle attaques en l'espace de quelques secondes, alors il n'avait pas envie de penser que tout ça n'était qu'une blague...

Hideaki avait détourné le regard, et Shin se demanda s'il lui en voulait. Quoi qu'il en soit, il venait de dire ce que Shin espérait au fond de lui... le voir sous un autre angle ... tant mieux, ça signifiait que ce n'était pas sur un simple coup de tête... Enfin, "baiser pour passer le temps" et "baiser sur un coup de tête" n'étaient pas exactement synonymes, mais Shin s'en moquait totalement ; l'important, c'était que justement, ce qui venait de se passer ait un peu d'importance.
Il sentit un sourire idiot naître sur son visage et l'effaça tout de suite. Malgré ce qu'il venait de lui dire, Nakamura n'avait pas l'air d'avoir envie de rigoler.

Pourtant, Shin était tellement soulagé, qu'il ne put s'empêcher de lui dire:

- Ah... tant mieux, alors.

Il regretta un peu de l'avoir dit - horreur, ça sonnait comme une déclaration d'amour ... mais enfin, mieux valait ça plutôt que Hideaki pense que lui ne voyait ça que comme une façon de passer le temps.

D'un autre côté, maintenant, il se demandait s'il avait vraiment le droit, étant donné qu'il était un ange, et tout... Peut-être qu'embrasser Hideaki lui vaudrait d'être déchu ? Enfin, c'est vrai qu'il n'avait pas demandé à naître ange, mais bon...

Et puis... le jeu en valait la chandelle...

Il leva une main timidement et la passa doucement sur la joue de Hideaki, pour qu'il tourne ses lèvres vers lui, et pour qu'il puisse l'embrasser à nouveau...

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Hidéaki, les yeux fixés sur la flamme de son briquet et essayant de relativiser les choses - facile à dire - ne fit pas vraiment attention aux mouvements de Shin, ni à son sourire. Après tout, si il pensait que ce n'était qu'un jeu, libre à lui, il n'avait qu' s'amuser avec ça, Hidéaki ne dirait pas non - mieux valait ça que rien du tout.
Et puis dans une sorte de soupir de soulagement, il lui montra qu'il avait plutôt l'air content de cette situation. Enfin, "content" n'était probablement pas le mot approprié. Même si il semblait soulagé, il n'avait pas non plus l'air très convaincu. C'était normal de toute façon.
Encore un fois, il était beau le démon! Complètement abattu par une remarque et par un baiser - ou plutôt, trois baisers.

Shin, quant à lui, devait être hésitant, parce qu'il ne faisait rien. Normal d'être un peu surpris par cette situation... Un peu...
Peut-être qu'après ça ils ne pourraient même plus être amis - quoique cette situation aurait été assez douloureuse. C'était déprimant... Quelle connerie ce placard!

Soudain, Hidéaki fut coupé dans ses réflexions par le contact de la main de Shin sur sa joue. Il tourna rapidement la tête à la fois surpris et plus ou moins heureux, le regardant à nouveau dans les yeux... C'était la dernière fois qu'ils faisaient ça, si il y avait encore un moment de flottement après ce baiser, Hidéaki ne ferait plus rien. Il le regarda encore quelques secondes, semblant lui demander un signe : je fais quoi maintenant? Je t'embrasses encore, au risque de me reprendre un vent? Ou bien cette fois ce passera-t-elle autrement?

Et puis merde! C'était la dernière fois... la dernière fois qu'il essayait... et à nouveau, il captura ses lèvres.

Lorsque Hideaki tourna la tête vers lui, il lui sembla indécis, comme s'il se demandait se qu'il fallait qu'il fasse, et Shin ne savait pas trop quelle réponse il fallait qu'il lui donne. Mais s'il commençait à penser aux conséquences de leur geste, ça serait foutu. Alors il valait mieux éviter le sujet pour l'instant, non ? En tout cas, Hideaki devait penser la même chose que lui, puisqu'il l'embrassa à nouveau... ok, cette fois, il n'allait pas laisser passer l'occasion.

Il avait l'impression que son cerveau tournait à toute vitesse pendant qu'il embrassait Hideaki. Ils étaient là, dans une pièce sombre et froide, à se dévorer les lèvres... entre garçons en plus... et pourtant, toute étrange que soit la situation, il se sentait... vraiment bien. Il avait l'impression que l'ambiance étrange et embarrassante qu'il y avait quelques secondes plus tôt s'était évaporée, et qu'à présent, il ne restait plus que la sensation de leurs lèvres qui se touchaient...

Jusque là, Shin n'avait jamais embrassé personne. Pas qu'il soit particulièrement naïf ou maladroit, mais il n'en avait jamais vraiment éprouvé l'envie, ni envers les filles, ni envers les garçons. C'était la toute première fois qu'il laissait quelqu'un être aussi proche de lui.

Lorsqu'ils se séparèrent pour reprendre leur souffle, il dit, un peu gêné:

- Je suis désolé, je... je dois sans doute être nul... Je n'ai jamais embrassé personne.

Peut-être qu'il n'aurait pas dû lui dire, parce que Hideaki se moquerait peut-être de lui - quoi, à 18 ans, il n'avait encore jamais embrassé personne ? quelle blague ! Bon ok, c'était pas forcément dans les habitudes des anges, mais Hideaki ne savait pas qu'il était un ange. Quoi qu'il en soit, Shin avait décidé de croire qu'il ne se moquerait pas de lui, parce qu'il lui faisait confiance.

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Ca faisait longtemps qu'il ne s'était pas senti comme ça... En fait, il ne s'était jamais senti comme ça. Ils se connaissaient depuis si peu de temps... La situation était étrange : c'était sans doute une des personnes qu'il connaissait le moins, avec ses autres camarades, et qu'il n'avait pas vraiment essayé de cerner - en même temps, on n'aurait dit qu'il était sincère quoi qu'il fasse - et pourtant, il se sentait bien avec lui.
Enfin, "avec lui", ils ne sortaient pas ensemble, ils s'étaient juste embrassés, peut-être que Shin n'en avait pas envie. Peut-être qu'il reviendrait la réalité une fois sorti de la pièce et qu'il se dirait qu'il avait été idiot de faire ça...

Et puis il se séparèrent et... désolé? Ca n'allait pas recommencer comme tout à l'heure! Et puis.... il n'avait jamais embrassé personne? C'était sérieux? Hidéaki dut admettre qu'il était un peu surpris. C'était pas courant. A vrai dire, il ne savait pas quel âge il avait mais il ne devait pas être loin du sien, 18? Alors... il n'avait jamais embrassé personne? Forcément, chez les démons, c'était pas courant...

Le démon sourit, c'était mignon comme déclaration.

- Tu crois que plus on embrasse, meilleur on est? dit-il en souriant, de façon à lui faire comprendre que c'était faux. Tu n'as qu'à m'embrasser alors...

Il faillit se pencher vers lui et l'embrasser à nouveau, mais étrangement, il avait un peu l'impression de lui forcer la main. Après tout, depuis le début, c'était lui qui l'embrassait. il n'y avait eu qu'une fois, et Shin s'en était voulu aussitôt...
Le regardant toujours, il le questionna du regard.

Lorsque Hideaki lui répondit que ce n'était pas l'expérience qui déterminait tout, Shin fut un peu surpris. Il pensait sincèrement que c'était le cas, mais si Hideaki disait ça, c'était qu'il avait apprécié... Enfin, ça paraissait logique. Et puis il lui proposa de l'embrasser à nouveau, et sembla sur le point de le faire, mais il s'arrêta, et Shin le regarda d'un air étonné. Il ne voulait plus ?

- Si tu trouves que je n'ai pas d'expérience, peut-être que tu pourrais m'entraîner, dit-il d'un ton embarrassé, parce qu'il avait envie de continuer.

Sans attendre sa réponse, il se pencha et l'embrassa, parce qu'il sentait confusément que c'était que Hideaki voulait, qu'il le fasse de lui même. Et il n'était pas contre.

Sauf que... qu'est-ce qu'on faisait, après ça ? Il n'avait jamais vraiment été intéressé par le sujet, donc il n'avait jamais cherché à s'informer. Yue, son ami humain, lui avait déjà montré quelques trucs, magazines ou films, qui s'appelaient "pornos", si ses souvenirs étaient bons, mais c'était toujours entre filles et garçons, et jamais entre garçons tout court. Il ne savait pas comment on faisait. Et en plus, peut-être que Hideaki le prendrait pour un pervers s'il lui demandait des détails là-dessus, alors il préféra se taire et continuer à l'embrasser... on verrait plus tard...

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Alors qu'il le regardait, Shin prit un air étonné. Hidéaki ne comprit pas vraiment pourquoi... Il attendait juste un signe de sa part en fait, ce n'était pas très compliqué.
Et puis, avec un air gêné il lui demanda, plus ou mons, de "l'entraîner", autrement dit de l'embrasser. C'était horriblement craquant, Hidéaki avait l'impression de fondre sur place, ça ne lui était jamais arrivé, d'autant plus que par le passé, il était plutôt du genre insensible.

Et il l'embrassa... Pourtant il semblait hésitant. Pourquoi? Ah oui, il n'avait jamais embrassé personne, alors il n'avait sûrement rien fait avec personne, c'était peut-être pour ça qu'il était hésitant.
Hidéaki n'avait jamais réfléchit autant en embrassant quelqu'un et décida donc de ne plus y penser. Après tout pour ce genre de choses , on ne réfléchissant pas. Du moins il ne l'avait jamais fait.

Se laissant porter par une sorte de sentiment qui lui était totalement inconnu, mais qui était étrangement agréable, il passa une main dans les cheveux du bruns et se rapprocha un peu de lui.
Pourquoi avait-il... simplement envie de l'embrasser? Enfin, pourquoi voulait-il seulement être avec lui? Il n'avait pas envie de le forcer à aller plus loin, tant qu'il était là, ça lui suffisait... Depuis quand pensant-il comme ça? C'était suprenant... Il n'avait pas envie de le brusquer, il voulait qu'il se sente bien... et pourtant il le sentait nerveux.

- Ca ne va pas?

Autant être au courant tout de suite non...?